SCIENCES PHYSIQUES

Pollution de l'eau par l'agriculture

Publié le jeudi 24 juin 2010 04:30 - Mis à jour le samedi 21 février 2015 17:09

Pollution de l'eau par l'agriculture...

 

 

 

 

 

Les cultures:

Contraints par des exigences de rentabilité, et forcés par des prix de vente de leurs produits de plus en plus bas, les agriculteurs ont de plus en plus recours à des engrais et des pesticides.

- Les engrais ont pour objectif de favoriser le développement des plantes. Ils peuvent être « chimiques » ou d'origine naturelle (déchets de végétaux et d'animaux, fumier, lisier, …).

Malheureusement, il n'est pas facile de les doser, et on a tendance à en mettre trop. Les excès d'engrais sont alors emportés par les eaux de pluie, ils ruissellent, s'infiltrent, et finissent par se retrouver    dans les nappes phréatiques et les cours d'eau. Là, ils peuvent poser de graves problèmes à la végétation, aux animaux et aux humains: intoxications, prolifération d'algues qui finit par priver les cours d'eau de dioxygène (= eutrophisation), …

Il arrive aussi que les engrais soient bien dosés...mais répandus au mauvais moment, peu avant une pluie par exemple. Ils n'ont alors pas le temps d'être absorbés par les plantes, et finissent aussi par se retrouver dans les nappes phréatiques et les cours d'eau.

 

- Les pesticides ont pour objectif de détruire tous les parasites des plantes cultivées: champignons, bactéries, insectes, « mauvaises herbes », … Soit ils sont absorbés par les plantes (et ils agissent alors de l'intérieur), soit ils restent à la surface des feuilles et ils forment alors une barrière contre les parasites.

Ils sont malheureusement très toxiques, pour les plantes autres que la plante cultivée, pour les animaux, et pour les humains: les agriculteurs qui les manipulent, sont les premiers touchés!

Les pesticides sont eux aussi entraînés par les eaux de pluie. Ils ruissellent, s'infiltrent et finissent donc aussi dans les nappes phréatiques et les cours d'eau!

 

A court terme, ces engrais et ces pesticides sont souvent très efficaces. Mais à long terme, c'est beaucoup moins sûr!

- Face à un premier traitement par un pesticide, les espèces parasites commencent d'abord par disparaître presque complètement...

Presque, mais pas tout à fait! Au fil des années et des traitements, les quelques rescapés finissent par évoluer et ils s'adaptent au pesticide. Du coup, l'agriculteur doit déverser de plus en plus de pesticide...ou il doit en acheter un autre!

- De plus, les pesticides détruisent une grande partie de la faune et de la flore du sol. Il réduit ainsi les capacités de ce sol à se régénérer tout seul. Il faut alors accroître les quantités d'engrais à déverser!

- C'est une course infernale!

 

Bref, de plus en plus, il apparaît que ce recours massif aux pesticides et aux engrais, n'est peut-être pas une réelle nécessité, mais plutôt le résultats de la pression des grandes industries chimiques qui les produisent!

- Ces industries produisent des engrais et des pesticides...mais c'est souvent elles aussi qui fournissent les semences. C'est le moyen pour elles de « tenir par le cou » les agriculteurs: soit par sélection classique, soit par manipulation génétique (« Organismes Génétiquement Modifiés »), elles créent des semences spécialement adaptées aux produits chimiques qu'elles vendent!

- De surcroît, ces semences sont bien souvent « à usage unique »: l'agriculteur ne peut plus (comme il le faisait autrefois) réutiliser une partie de sa récolte comme semence, celle-ci est souvent stérile, ou a perdu ses qualités initiales!

 

L'arrosage des cultures pose lui aussi des problèmes. Un peu partout dans le Monde, l'arrosage des cultures réduit considérablement les réserves d'eau douce. Nous avons la fâcheuse tendance de cultiver des plantes gourmandes en eau, dans des régions beaucoup trop sèches.

 

 

 

 

 

 

 

L'élevage:

L'élevage aussi pose de plus en plus de problèmes. Pour fournir de la viande à tout le monde, les élevages intensifs se développent: on élève de plus en plus d'animaux, sur des surfaces de plus en plus petites!

- Les élevages intensifs produisent d'énormes quantités de déchets (fumiers, lisiers, …). Ces déchets peuvent être utilisés comme engrais naturel, mais il y en a beaucoup trop par rapport aux terres cultivées.

En Bretagne par exemple, l'élevage intensif de porcs a conduit les agriculteurs à répandre beaucoup trop de lisiers dans leurs champs. Résultats: les cours d'eau et les côtes (de la Manche et de l'océan Atlantique) subissent une eutrophisation (on parle aussi de « marées vertes » sur les côtes); l'eau a été déclarée non potable presque partout dans cette région, à cause des nitrates qui y sont en grande quantité (> 50 mg/L).

- En outre, dans les élevages intensifs, les animaux sont aussi soumis à des traitements vétérinaires intenses pour améliorer leur productivité ou accroître leur résistance (hormones, antibiotiques, …). Quand ils ne les épuisent pas, ces « médicaments » finissent par se retrouver, via l'urine et les excréments, dans les cours d'eau et les nappes phréatiques!

 

 

La pire des situations.

Les sillons creusés dans le sens de la pente, et l'absence de haies, favorisent le ruissellement et le ravinement. Pesticides et engrais en excès aboutissent "directement" à la rivière!

C'est mieux.

Cette fois, les sillons creusés perpendiculairement à la pente ralentissent le ruissellement. En outre, des haies et une bande enherbée permettent d'abosrber une partie des pesticides et des engrais qui ont échappé au champ.

 

 

Des champs à l'ancienne.

Ils sont petits, et délimités par des haies épaisses. C'est l'idéal pour limiter la pollution.

Malheureusement, cette organisation ne permet pas l'accès des grosses machines et des gros tracteurs. pour compenser, il faudrait beaucoup de main d'oeuvre (comme autrefois), mais cela ne permettrait pas de rentabiliser l'exploitation.

A la ferme...

Les élevages intensifs se multiplent et produisent de grandes quantités de déchets (fumiers, lisiers, ...).

On en fait des engrais naturels... Mais il y en a beaucoup trop par rapport à la surface des champs à fertiliser!

 Remarque: facile à dire qu'il vaut mieux labourer perpendiculairement à la pente... Mais c'est souvent beaucoup plus dangereux (risque de retournement des tracteurs).

 

 

 

 

 

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