SCIENCES PHYSIQUES

Double catastrophe au Japon...

Publié le mercredi 16 mars 2011 00:17 - Mis à jour le lundi 24 mars 2014 16:23

Pour s'informer sur cette catastrophe:

Après les mensonges racontés aux français, en 1986, suite à la catastrophe de Tchernobyl, il est indispensable d'essayer de trouver des informations et des explications solides, auprès d'organismes indépendants et sérieux.

Voici 3 sources sans doute sérieuses et indépendantes (?)... ou tout du moins, qui donnent des avis quelque peu différents de ceux propagés par les médias:

►C.R.I.I.R.A.D.

(Commission de Recherche et d'Information Indépendantes sur la Radioactivité)

► Le suivi de la situation par la C.R.I.I.R.A.D.

►Greenpeace

Une association internationale, qui se dit indépendante et qui essaie de protéger l'environnement:

"(...) Greenpeace est une organisation indépendante des Etats, des pouvoirs politiques et économiques. Greenpeace n'est soutenu par aucun parti et n'en soutient aucun. (...) L'indépendance de Greenpeace est aussi financière. Nous refusons toute contribution provenant d'entreprises et toute subvention publique. (...)"

►Global Chance

Une association française, réunissant des scientifiques (chercheurs, ingénieurs, techniciens, ...) et des économistes, pour essayer de dresser des expertises sérieuses et indépendantes sur des problèmes liés à l'énergie, à l'environnement, au développement et à la démocratie, en France et dans le Monde.

 

Les informations délivrées par un organisme officiel français

(donc non indépendant):

L'institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire est directement rattaché à l'Etat français, et donc à sa politique nucléaire. Ses informations doivent donc être considérées avec méfiance !

Cet Institut a toutefois les moyens et les compétences pour délivrer un diagnostic sérieux...

►I.R.S.N.

(Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire)

 

► Septembre/Octobre 2013 : plus de 2 ans après, Fukushima reste dans une situation catastrophique et préoccupante.

Une vidéo du journal le Monde, courte mais claire et précise explique la situation :

Un article du journal le Monde (du 10/10/2013) fait le point sur la situation :

l'eau rendue radioactive après avoir refroidi les réacteurs  pose de gros problèmes de stockage et les fuites se multiplient ; une bonne partie s'infiltre en sous-sol ou se déverse dans l'océan.

► 9 septembre 2011 - 6 mois après la catastrophe, Greenpeace fait le point sur la situation...

 

► 2 septembre 2011 - De retour de Fukushima, Corinne Lepage dresse un bilan inquiétant et très instructif...

mais bizarrement peu médiatisé en France !!!

 

► 12 mai 2011 - Un article du journal Le Monde fait le point sur la situation...

► Une animation courte mais bien faite et sérieuse, explique en 3 minutes ce qu'il s'est passé: "comprendre l'accident de Fukushima en 3 minutes"
LEMONDE.FR | 13.04.11 

► 4 avril 2011 - Un article du journal quotidien Ouest France (du 4 avril 2011), présente le travail des liquidateurs de la Centrale Nucléaire de Fukushima.

► 30 mars 2011 - Un article du journal quotidien L'Humanité (du 30 mars 2011), fait le point sur la situation...

► 28 mars 2011 - Sur le site Internet AgoraVox ("média citoyen" - "information participative"), des anonymes récoltent des informations, en font la synthèse, et y donnent accès via des liens:

voici une de leur synthèse au sujet de la catastrophe de Fukushima, au 28 mars 2011

► 25 mars 2011 - Un article du journal quotidien Le Point (du 25 mars 2011), fait l'hypothèse du pire.

► 17 mars 2011 - Un article du journal quotidien 20 minutes (du 17 mars 2011), explique la possible formation de corium.

► 17 mars 2011 - Extrait du journal d'information de la châine de télévision BFM TV (du 17 mars 2011):

 ► 15 mars 2011 - Extrait du journal d'information de la chaîne de télévision BFM TV (du 15 mars 2011):

 

Double catastrophe au Japon...

Récit et commentaires

(de S. DELBES, mardi 15 mars 2011...d'après les informations disponibles à ce jour)

 

 

D'abord une catastrophe naturelle:

Vendredi 11 mars 2011, le Japon a subi un séisme de très grande ampleur (de magnitude 8,9 sur l'échelle de Richter) (la plus forte valeur mesurée ayant été de 9,5, lors du séisme de 1960 au Chili). En lui-même, ce séisme n'a pas causé beaucoup de victimes et de dégâts dans le pays. En effet, situé à la limite entre 2 plaques tectoniques, le Japon a toujours connu une activité sismique régulière. Il s'y est adapté, notamment, en imposant des normes anti-sismiques à toutes ses habitations et installations.

 

 

Malheureusement, l'épicentre de ce séisme se trouvait un peu au large du Japon, dans l'Océan Pacifique. Là, un soulèvement des fonds marins, a donné naissance à une vague à peine plus grosse que les autres. En se rapprochant des côtes (diminution de la profondeur), cette grosse vague a pris de l'ampleur, a atteint plus de 10 mètres de haut. On parle de tsunami. Elle a déferlé et ravagé les côtes. Elle a ainsi tué plusieurs dizaines de milliers de personnes.

 

Naissance d'un tsunami

Déferlement d'un tsunami

(la vague grandit au fur et à mesure qu'elle se rapproche de la côte et que la profondeur décroît)

 

Il est actuellement impossible de donner des chiffres plus précis. Toutes le victimes n'ont pas encore été découvertes. En outre, il risque de s'empirer. Des répliques du séisme se sont déjà produites, et sont encore à craindre dans les jours et les semaines à venir.

 

 

 

Ensuite une catastrophe nucléaire:

Le séisme et le tsunami sont de terribles catastrophes, mais elles sont entièrement naturelles et complètement inévitables. On peut tout juste essayer de s'y préparer un peu mieux.

Malheureusement, en déferlant sur les côtés, le tsunami a déclenché une autre catastrophe. 

Suite au séisme, les centrales nucléaires japonaises se sont automatiquement « arrêtées ». Mais on ne stoppe pas une centrale nucléaire, comme on stoppe la turbine d'une centrale hydraulique! Les réactions nucléaires continuent à se produire, et il faut refroidir le réacteur très longtemps et de manière très régulière pour qu'elles s'arrêtent définitivement. Faute de quoi, elles risquent de s'emballer et de conduire à une explosion nucléaire.

Le tsunami a rpovoqué des pannes électriques et un arrêt du circuit de refroidissement de plusieurs centrales, notamment celui de la centrale de Fukushima. 

Alors qu'ils auraient dû rester plongés dans de l'eau, les coeurs de ses 4 réacteurs se sont retrouvés à sec. Ils se sont ainsi échauffés et du dihydrogène s'est formé. Le dihydrogène est un gaz non radioactif... Mais il réagit violemment avec l'air.

Malgré les dégazages organisés par les employés de la centrale, il a ainsi conduit à plusieurs explosions. Les enceintes de 4 réacteurs ont ainsi été endommagées, et des quantités de gaz radioactifs de plus en plus importantes se sont échappées!

 

 

Les employés de la centrale n'arrivent pas à rétablir le circuit de refroidissement. Ils ont même lancé un appel à l'aide des spécialistes internationaux de l'énergie nucléaire. La situation s'aggrave: on parlait au départ d'un incident, puis d'un accident, puis d'un accident grave de niveau 4, et maintenant de niveau 6. C'est bel et bien une catastrophe nucléaire qui pourrait encore prendre de l'ampleur.

Au gré des vents, le nuage radioactif contamine petit à petit tout le pays. 

Face à la radioactivité croissante, les 800 employés qui essayaient sur place de résoudre le problème, ont été évacués. Seuls 50 sont restés. Au péril de leurs vies, ils tentent actuellement de résorber le problème. Ils sont ainsi fortement irradiés. D'ores et déjà, on peut dire que comme les « liquidateurs de Tchernobyl », ces 50 personnes se sacrifient pour limiter les dégâts autant que possible.

Désormais, tout dépend de leur réussite. Ils ont entre leurs mains la vie de plusieurs millions de personnes, et la santé de plusieurs milliards de personnes.

 

"Liquidateurs"

sur le toit de la centrale de Tchernobyl (1986)

 

Sur place, on imagine l'angoisse que doivent vivre les japonais. Les moyens qui devraient être consacrés au secours des victimes du tsunami sont en partie détournés pour faire face à la catastrophe nucléaire: des rescapés de la vague géante, risquent ainsi de mourir abandonnés. Face à la radioactivité croissante, l'aide internationale se retire petit à petit. Les magasins se vident, l'électricité est régulièrement coupée et il fait froid. Les informations de l'état sont peu claires et peut-être tronquées. Derrière leurs murs et leurs masques, protections dérisoires, les japonais ne peuvent qu'attendre.

 

Triste démonstration de la dangerosité des centrales nucléaires:

Un peu partout, à droite et à gauche, on reproche aux « anti-nucléaires » de profiter de cette catastrophique situation pour relancer leur combat. 

Effectivement, il est pour le moment prioritaire de penser aux victimes du séisme et d'essayer de stopper définitivement les réacteurs en cause. 

Mais ensuite, il faudra reconnaître que les dangers des centrales nucléaires avaient déjà été signalés à plusieurs reprises. Ils se sont déjà traduits par deux catastrophes officielles (en 1979 à Three Mile Island, et en 1986, à Tchernobyl).

En outre, nous n'avons toujours pas trouvé de solution définitive pour les déchets très dangereux de ces centrales. 

Rajoutons à cela que les centrales nucléaires ne règlent nullement les problèmes de ressources en énergie de notre planète: il faut d'ores et déjà prévoir un épuisement des réserves d'uranium sur Terre d'ici une centaine d'années si on continue à l'exploiter au rythme actuel, et d'ici seulement une vingtaine d'années si on prévoit de remplacer complètement le pétrole par l'uranium.

Elles ne règlent nullement le problème de dépendance énergétique d'un pays comme la France (nos réserves d'uranium sont épuisées et nous sommes obligés de l'importer).

Enfin, on nous dit qu'elles offrent une électricité à un prix défiant toute concurrence... Mais tient-on compte dans le calcul de son coût, des énormes quantités d'argent dépensées pour la gestion des déchets et les considérables recherches scientifiques qu'ont nécessité et que nécessitent encore ces centrales et leurs déchets? Impossible de trouver des chiffres clairs à ce sujet!

 

La même catastrophe en France est-elle possible ?

Les risques de séisme important et de tsunami en France sont beaucoup plus faibles qu'au Japon. Beaucoup plus faibles...mais pas nulles. En outre, des incidents d'importances variables, se sont déjà produits sur quelques-unes de nos centrales nucléaires. Elles sont vieillissantes, et d'autres plus graves pourraient maintenant se produire. N'attendons pas qu'ils se produisent pour nous remettre en cause!

 

Liste des accidents nucléaires civils et militaires

officiellement reconnus...

(sur l'encylclopédie interactive Wikipédia)

En France, 2 accidents de niveau 4 (sur l'échelle officielle),

se sont déjà produits sur des centrales nucléaires (en 1960 et 1980)...

 

Carte des séismes ayant eu lieu

en France en 2006 et 2007

 

 Espérons que les réacteurs endommagés puissent être stoppés rapidement,

et qu'on puisse ensuite très vite se concentrer sur le secours des victimes du tsunami.

 

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