Tremblement de terre à Haïti: c'est la pauvreté qui tue.
Un séisme d'une intensité exceptionnelle s'est produit le 12 janvier à environ de la capitale haïtienne Port-au-Prince. Il a fait de considérables dégâts, matériels et humains. La plupart des bâtiments se sont effondrés, et le nombre de victimes, encore inconnu, devrait se situer entre 50 et 100 000 morts ainsi que des centaines de milliers de blessés.
Localisation, intensité, magnitude
Le site USGS présente une carte de l'intensité du séisme .
La magnitude, information en générale donnée dans les médias, mérite d'être utilisée avec précaution.
Elle mesure l'énergie libérée lors du séisme avec une échelle logarithmique. Cela veut dire qu'une augmentation de 1 sur l'échelle de Richter (la plus utilisée dans les médias) correspond à une multiplication de l'énergie par 30. Pour en savoir plus sur la magnitude : http://fr.wikipedia.org/wiki/Magnitude_d'un_séisme
L'intensité du séisme dépend aussi de nombreux autres facteurs, par exemple la proximité de la surface. Le séisme du 12 janvier, proche de la surface, a été beaucoup plus destructeur que s'il s'était produit en profondeur, a magnitude égale.
Une échelle d'intensité simple à comprendre par le grand public existe : c'est l'échelle de Mercali. Elle n'est pourtant pratiquement pas utilisée. http://fr.wikipedia.org/wiki/Echelle_de_Mercalli
La carte techtonique de la région se trouve à l'adresse suivante: ccgm.free.fr/icones/Plate_tecto_Caribbean.jpg
L'importance des dégats métériels et humains s'explique aussi par la répartition de la population d'Haïti. La région de Port-au-Prince est fortement et densément peuplée.
Source: www.ihsi.ht/haiti_en_chiffre.htm
Entre l'intensité et la morbidité : la pauvreté
Trois jours avant d'Haïti, un tremblement de terre de magnitude 6,3 n'a fait aucun morts en Californie.
En 1995, le tremblement de terre de Kobe au Japon, plus puissant que celui d'Haïti (magnitude 7,3), avec un épicentre situé juste sous le port de Kobe, a fait 6400 morts, soit environ 10 fois moins qu'à Haïti.
La ville de Kobe, située dans un pays développé et habitué aux tremblements de terre, était doté de constructions parasismiques ainsi que d'un système de secours d'urgences de pointe. Le nombre de morts de Kobe avait pourtant en son temps fait scandale au Japon, conduisant les autorités du pays a revoir leurs dispositifs de protection contre les séismes.
Rien de tout cela en Haïti. Dans un des pays les plus pauvres de la planète, le plus pauvre du continent américain, il n'y a pas de constructions parasismiques, les système de santé et de protection civile sont presque inexistants.
Le site internet de la banque mondiale résume la situation du développement à Haïti.
• Haïti est le pays le plus pauvre de l'hémisphère occidental, avec un revenu par habitant de 361 dollars. Les deux tiers des Haïtiens vivent dans la pauvreté.
Santé
• L'espérance de vie n'est que de 53 ans en moyenne.
• Le taux de mortalité infantile atteint 80 pour 1000.
• Le VIH/SIDA touche 5 % de la population.
Infrastructure
• La moitié de la population en zone urbaine n'a pas accès à l'eau potable.
• 28 % de la population a accès à des infrastructures d'assainissement adéquates.
• 10% de la population a accès à l'électricité.
• 20 % des routes sont dans un état acceptable.
Éducation
• Près de la moitié de la population est analphabète.
• 35 % seulement des enfants terminent le CM1.
Emploi
• Presque tous les emplois à Haïti relèvent du secteur informel.
• 50 % des Haïtiens pratiquent l'agriculture de subsistance; 80 % d'entre eux ne sont pas en mesure de satisfaire aux besoins essentiels de leurs familles.
Source: Rapport sur le cadre de coopération intérimaire
Le très bon site du Ministère des affaires étrangères, dans sa rubrique "conseils aux voyageurs" dresse un panorama des difficultés du pays. www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs_909/pays_12191/haiti_12249/index.html
La pauvreté, l'absence d'État, ont tué à l'instant du séisme et tuent encore plus dans les jours qui suivent. Le pays est totalement dépendant de l'aide internationale pour les secours.
Le quotidien Libération relate les difficultés auquelles est confrontée l'aide internationale. www.liberation.fr/monde/0101614162-haiti-les-secours-face-a-une-population-affamee
Le pays de tous les malheurs
Wikipedia dresse la liste, incroyablement longue, des catastrophes naturelles à Haïti.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_catastrophes_naturelles_à_Haïti
Mais les difficultés d'Haïti ne se limitent pas aux dangers de la nature, elles ont une histoire aussi longue que celle du pays et sont très largement politiques.
Le journal Le Figaro fait le point sur la question. www.lefigaro.fr/international/2010/01/13/01003-20100113ARTFIG00749-ouragans-pauvrete-crise-haiti-nation-ravagee-.php
Une crise de l'ère internet
Alors que l'électricité était coupé, que le réseau de téléphone fixe ne fonctionnait plus et que la majorité des routes dans la zone du séisme étaient impraticable, les premières informations sur la catastrophe sont arrivées par internet.
Les acteurs d'internet sont aussi mobilisés pour faciliter la mise en place des secours avec l'aide de l'imagerie satellite.
Le blog "Sciences 2" du journaliste de Libération, sylvestre Huet, fait le point sur les ressources en imagerie et cartographie disponibles sur internet.
sciences.blogs.liberation.fr/home/2010/01/séisme-en-haïti-premières-images-satellites.html
sciences.blogs.liberation.fr/home/2010/01/séisme-en-haïti-nouvelles-images-satellite.html
Le logiciel Google Earth a été actualisé dans les heures suivant le séisme pour rendre compte de la situation dans la capitale Port-au-Prince. Il suffit de cliquer sur le fichier Haiti-Earthquake-nl.kml (en piève jointe à cet article) pour les visualiser.
Quelques captures d'écran significatives de la capitale, Port-au-Prince, quelques heures après le séisme:
Camps de fortunes de rescapés sur la place principale "le champ de Mars" a proximité du palais présidentiel.
Destructions dans le centre de la ville.
Une ville de la pauvreté, avec ses ilots de richesse.
Le bidonville de la Saline, entre le ports et la mangrove.
Pétionville (banlieue favorisée de Port-au-Prince): les quartiers favorisés jouxtent les bidonvilles situés sur les pentes.
A Haïti la misère générale n'empèche pas la la richesse.
Quartier riches à Pétionville.
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